De sa mère, elle a hérité le timbre vocal. De son père, d’un goût irrépressible pour la production. Ce patrimoine, elle l’assume et, mieux encore, elle le chérit : « j’ai toujours été une fan ultime des Rita Mitsouko ». D’autant plus qu’elle sait désormais les rouages de la quête d’indépendance qu’ont mené Catherine Ringer et Fred Chichin, qui est sienne aujourd’hui.
Pop, camp, punk, autodidacte, frontale et poétique… Simone Ringer est un drôle d’oiseau. Peut-être que c’était dans son ADN, mais pas seulement. Petite, elle pioche dans les armoires parentales pour se déguiser et débuter un long parcours de performeuse : « cette liberté de création, de s’amuser, de porter d’incroyables vêtements de scène, de pouvoir se transformer m'a beaucoup nourrie. » Y compris dans ses études à la prestigieuse École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, à la suite desquelles elle rejoint, sans préméditation et à la demande de son frère Raoul Chichin, le groupe Minuit. Dès son arrivée, en 2015, elle ne se contente pas de chanter – et d’enflammer la scène. En plus de manier pinceaux et feutre, elle est dotée d’une belle plume. Autrice principale, elle voit sa composition prendre, au fil des années, de plus en plus d’importance. Avec ou sans guitare, avec ou sans synthétiseurs, elle appréhende une expression artistique plus personnelle et plus libre, car non soumise au consensus du collectif.